Place Longchamps, Bordeaux
Inattendue et inhospitalière la place Longchamp fait parfaitement écho à la Place du Maroc. La circulation y est dense et continue tout au long de la journée. Ici ce n’est plus un rond point, mais un simple carrefour où se télescopent 6 rues de tailles diffé- rentes qui fait office de place. Le piéton n’a pas sa place, il est repoussé contre les bâtiment délimitant la place. Aucun espace de pause ou banc ne lui est offert, on peut observer des étudiants attendre la reprise des cours adossés à la grille de leur lycée. Même le trottoir, seul espace de repli du piéton est étroit et l’incite a presser le pas. On ne peut pas s’arrêter, reprendre son souffle et lever la tête. On est forcé de se précipiter dans la rue la plus proche, seule issue face à ce vacarme et l’ambiance oppressante que dégage la Place Longchamp. Cette place n’incite qu’à la dérive.
En tant que touriste égaré l’idée n’est pas de fuir vers la ville connu de tous mais de révéler les attraits de chaque espace qu’il nous est donné de traverser. Nous nous sommes alors imposé ce temps d’arrêt au milieu du flux continu de voitures et avons levé les yeux sur ce qui nous entourait.
Entrainant la déroute il est indispensable d’en dégager les at- traits qui pour nous représentent des balises visuelles. Ces points établissent des repères permettant de developper une se- conde échelle plus lointaine. On y retrouverais des sites sélec- tionnés pour leur caractère dénotant. Le projet serait donc de faire de la place un point d’orientation mettant en relation les deux échelles.
Il nous faut alors créer un lieux insolite, un objet : la folie architecturale. Celle ci nous permet de nous détacher de la rue et de contempler les environs.
L’objet architectural doit a la fois transformer l’espace, le transcender mais ne pas l’effacer. cette micro architecture doit rendre le site insolite, permettant de contempler l’espace. Jouant le rôle d’observatoire et d’abri il sublime le paysage urbain. la question plastique est traité par une matérialité qui lui donne la force d’exister sans peser sur la place. Pour cela l’utilisation d’un aluminium poli aux tons gris (se rapprochant de la pierre bordelaise) aux effets miroitant permettra de fondre cette micro-architecture dans son nouvel environnement. Accessible depuis le terre plein un escalier en colimaçon permet- tra de rejoindre l’espace intérieur. Sombre et déstabilisant il révèle à travers un parcours ascensionnel d’étroits cadrages sur les points repères permettant d’établir une sorte de boussole. Entre chacun de ces cadrages une vidéo vient présenter les points de fuite vers la seconde échelle.
Véritable point de départ, cet objet insolite initie de nouveau parcours vers ce qui peut se révéler comme le Bordeaux singulier.